Disparité et Demande
L’exposition “Disparité et Demande” propose d’explorer la fonction des affects dans la vie urbaine contemporaine, les systèmes de production et les réseaux sociaux. De l’espace domestique aux environnements virtuels, elle traite des espaces interstitiels où le caractère “effectif” et l’“affectivité” s’affrontent.
“Disparité et Demande” est un titre emprunté à une œuvre de Juan Luis Moraza : délibérément technocratique, cette formule semble directement tiré du jargon de la finance et se réfère avec ironie à cette condition ambigüe des affects contemporains où le caractère objectif, pragmatique et subjectif se fondent. Le terme “disparité” évoque une relation inégale entre les individus, mais il pourrait aussi s’agir du Léviathan bureaucratique, commercial ou virtuel. “Demande” semble désigner une forme de vampirisation opérée par les marchés, les administrations et les réseaux sociaux qui spéculent sur les émotions et contre laquelle chacun lutte au quotidien. Paris, où cette condition bipolaire des affects est toujours présente et polémique, comme nous l’avons vu dans une partie du cinéma français contemporain (L’Inconnu du Lac d’Alain Guiraudie ou Jeune et Jolie de François Ozon), semble un lieu idéal pour entamer une discussion sur ce paradoxe.
Le texte de Brian Holmes intitulé The Affectivist Manifesto (“Le Manifeste de l’affectivité”, 2008) où l’affect est définit comme “un espace intermédiaire entre l’autoabsorption et la prison de l’ordre social” – telle une “réalité partagée” –, m’a été extrêmement utile pour donner à l’exposition une orientation concrète puisqu’il indique les différents niveaux où l’affect agit : l’intime, le social, le virtuel avec toutes leurs possibles degrés et nuances internes : l’amitié, la famille, l’amour, la nation, la culture, etc.
L’exposition reflète ce concept d’élargissement de la sphère intime à l’espace social : elle croît comme une spirale dont le noyau se situe dans le caractère intime de l’œuvre de Juan Luis Moraza, pour s’étendre dans les salles donnant sur la rue, vers des œuvres à la vocation sociale plus marquée – les « diagrammes » de Ricardo Basbaum, les histoires de Loreto Martínez Trocoso ou la lutte de Babi Badalov pour le statut de réfugié politique en France – brouillant ainsi les limites entre l’intérieur et l’extérieur de La Galerie.
Productions
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Babi Badalov
EU integration diaries of a refugee, 2014Peinture murale
Courtesy de l’artiste et de la galerie Gandy, BratislavaPhoto : Aurélien Mole 2014
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Ricardo Basbaum
group diagram (voice-reading-writing-body), 2014Workshop réalisé à La Galerie du 17 au 21 juin 2014
Vinyl adhésif, peinture murale
Dimensions variables
Courtesy de l’artistePhoto : Aurélien Mole 2014
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En savoir plus sur
Les formes des affects
Autour de l’exposition
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24/05/2014
de 16h à 18h
Conversation autour “des formes des affects” avec Pedro de Llano, curateur en résidence, Peio Aguirre, critique d’art, Babi Badalov, Mauro Cerqueira et Loreto Martínez Troncoso.
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14/06/2014
Taxi tram :
Parcours en bus entre le Centre photographique d’Île-de-France (CPIF) et La Galerie, en présence de Babi Badalov.
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Tarif : 6 €. Sur réservation : info@tram-idf.fr -
17/06/2014
du 17 au 21 juin
de 17h à 18h30Atelier avec Ricardo Basbaum.
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Information : florence.marqueyrol@noisylesec.fr or +33(0)1 49 42 67 17