Meris Angioletti
Meris Angioletti ancre ses recherches tant dans l’histoire des arts (des premières abstractions de la fin du XIXe siècle aux formes du “cinéma élargi” des années 1970) que dans les sciences cognitives, la psychologie ou les croyances ésotériques. Empreinte d’une méthode analytique, sa pratique mêle références iconographiques, textuelles et écriture personnelle. Ses œuvres interrogent les mécanismes de la perception, de la mémoire et de la psyché.
Pour La Galerie, Meris Angioletti a conçu une exposition à deux niveaux. Au rez-de-chaussée, un ensemble d’œuvres récentes (2009-2011) fait écho au sous-sol à une “sub-exposition” composée d’une bande-son et d’une sculpture, toutes deux produites spécifiquement pour l’occasion. Marquée par l’étude d’expérimentations sur divers états de la conscience (visions médiumniques, hypnotiques, télépathiques…), l’artiste enveloppe les lieux de projections lumineuses, de couleurs et de voix, comme autant de stimuli reliant l’espace physique à l’espace mental.
Clé de lecture de l’exposition, la vidéo Il Paradigma indiziario [Le Paradigme indiciaire] met en parallèle les souterrains d’une ville et le territoire inconscient de la mémoire. Ce parallèle est ici amplifié à l’échelle de l’espace tout entier. Dans les anciennes caves de La Galerie, la diffusion d’un chœur agit comme un commentaire sur l’action se déroulant simultanément au rez-de-chaussée. Des langues imaginaires, prélevées par l’artiste dans l’histoire de la littérature, constituent le contenu de ce chœur énigmatique.
L’intérêt pour un langage à l’état latent intervient par ailleurs dans de nombreuses œuvres de Meris Angioletti sous la forme de dialogues, notes de bas de page ou hypertextes. Témoin silencieux de cette recherche, une sculpture inspirée des premières écritures ne se révèle qu’à la fin de l’exposition.
Au cœur de l’approche de Meris Angioletti se trouve la question de la traduction, non seulement en tant que sujet de certaines de ses œuvres (par exemple la traduction du nombre pi en mouvements) mais surtout en tant que structure de pensée. À l’image du processus créatif qui traduit l’imagination en langage verbal, sonore ou visuel, chaque œuvre de l’artiste apparaît comme une tentative de traduire, en formes, des processus psychiques parfois inexpliqués, tels que l’intuition, les associations libres d’idées ou encore la fabrication d’images mentales. Une démarche qui renouvelle aujourd’hui la réflexion sur les liens entre ce qui se manifeste et ce qui demeure imperceptible, entre ce qui est conscient et ce qui l’est moins.
Marianne Lanavère
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Autour de l’exposition
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01/10/2011
17h
Rencontre / visite de l’exposition avec Meris Angioletti dans le cadre de la “pré Nuit blanche” à Paris. -
09/10/2011
de 15h à 19h
Ouverture exceptionnelle dimanche dans le cadre du week-end “Vivent les artistes ! Portes ouvertes des ateliers de Noisy-le-Sec”. -
19/11/2011
18h
Finissage : table ronde autour de l’exposition avec Pascal Rousseau, historien d’art et Marina Yaguello, linguiste.