Le Deuxième Sexe – une note visuelle

Une proposition de Tobi Maier avec Anne-Mie van Kerckhoven, Ilene Segalove, Marianne Wex et Travelling Féministe avec le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir
25/05/2013 – 13/07/2013

Conçue par Tobi Maier, l’exposition “Le Deuxième Sexe – Une note visuelle” est un essai visuel inspiré du livre éponyme de Simone de Beauvoir, dont la publication en 1949 révélait l’approche existentialiste des questions féministes. L’un des principaux paris de Simone de Beauvoir était d’encourager l’émancipation des femmes et leur reconnaissance comme force de travail. À partir de ce texte fondateur, l’exposition présente un certain nombre d’œuvres s’inspirant de notions qui y sont abordées, comme la représentation mythique des femmes ou la description des situations concrètes vécues par les femmes.

 

“Le Deuxième Sexe – Une note visuelle” présente les installations de trois femmes artistes couvrant une multiplicité de médiums : film, sculpture photographie, collage…

Initiés dans les années 1970, les travaux d’Anne-Mie van Kerckhoven, de Marianne Wex et d’Ilene Segalove peuvent être considérés comme autant d’émanations visuelles des idées issues de la deuxième vague du féminisme. Engagée à la fin des années 1960, la critique du patriarcat, du capitalisme, du rôle de la femme en tant qu’épouse et mère ainsi que celle des liens entre race, classe et oppression des femmes en constituait les thèmes centraux. Encore d’actualité, les idées portées par les œuvres de l’exposition font également écho à la troisième vague du féminisme, plus transversale, qui a débuté au milieu des années 1990 et s’est efforcée de déconstruire les notions de corps, de genre, de sexualité et d’hétéro-normativité.
En collaboration avec le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir à Paris, l’exposition présente une sélection de films issus des archives du Centre qui se composent de vidéos activistes – féministes, gays et lesbiennes – des années 1970, mais aussi d’œuvres plus récentes – documentaires, art vidéo, fictions et films expérimentaux, réalisés en France et à l’étranger.

 

Depuis la fin des années 1970, Anne-Mie van Kerckhoven a navigué entre différents médiums. Son travail inclut aujourd’hui la vidéo, l’installation, la peinture, la performance, la musique et l’édition. Grâce à sa formation en graphisme, elle crée des collages manuellement, parallèlement des images numériques et des installations multimédia. Pour l’exposition, l’artiste a choisi des œuvres de différentes périodes. Plusieurs de ses collages abordent la question des rôles impartis à la femme et à l’homme, ainsi que des relations de pouvoir et des liens érotiques qui les unissent. Issu d’une esthétique psychédélique et punk qui lui est propre, son travail allie références historiques et psychanalyse, intelligence artificielle et philosophie, comme par exemple, dans la série The Philosophical Rooms [Les Pièces philosophiques] du début des années 2000, consacrée à des penseurs influents, de Nietzsche à Deleuze. Dans le sous-sol de La Galerie, van Kerckhoven présente également Adam or Eve in Paradise [Adam ou Eve au Paradis] (2004), installation vidéo onirique.

 

Au cours des années 1970, Ilene Segalove a réalisé des documentaires artistiques, comme Mom Tapes [Les cassettes de maman] (1973-75) sur sa propre vie de famille à Beverly Hills. Le film décrit sa relation avec sa mère et interroge le rôle de la femme au foyer dans une société patriarcale. Dans sa dernière vidéo, Whatever Happened to My Future? [Qu’est-il arrivé à mon avenir ?](1972-2012), le spectateur est confronté à un mélange de collages d’animation et de séquences filmées. Dans un esprit proche de Mom Tapes, elle juxtapose plans récents et enregistrements de 1972, montrant la jeune artiste en train de se parler, à 40 ans d’intervalle. Dans ces deux films, Segalove raconte des histoires avec un humour singulièrement incisif, manifestant en sous texte une critique culturelle aïgue.

 

Marianne Wex présente un atlas photographique intitulé ‘Female’ and ‘Male’ Body Language as a Result of Patriarchal Structures [Le langage du corps “féminin” et “masculin” comme conséquence des structures patriarcales]. De 1972 à 1977, Wex a photographié des personnes, dans les rues de Hambourg, s’intéressant à leur langage corporel. Elle a ensuite classé ses photos en différentes catégories : juxtaposant les femmes et les hommes en fonction des positions spécifiques de leurs bras, jambes, pieds, genoux, coudes, mains, épaules et têtes, autant de poses et de gestes du quotidien révélateurs de la hiérarchie des genres. Afin d’élargir ses recherches, Wex a complété les quelque cinq mille photographies prises dans des espaces publics par des images re-photographiées dans les médias, puisant jusque dans la statuaire antique et médiévale. Cet atlas a été publié sous forme de livre, d’abord en 1979 par Frauenliteraturverlag Hermine Fees, puis traduit en français et en anglais.

Autour de l’exposition

  • 25/05/2013

    A partir de 14h

    Que est ce doncques que sintaxe ? Parcours performé par Lætitia Paviani.

    Infos : taxitram@tram-idf.fr

  • 25/05/2013

    de 15h à 17h

    Atelier “Langage du corps, un moment de répit ?” par Marianne Wex.

  • 15/06/2013

    15h

    Discussion autour de l’exposition avec Tobi Maier (curateur en résidence), Nicole Fernández Ferrer (Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, Paris), Elisabeth Lebovici et Giovanna Zapperi (Travelling Féministe).

  • 21/06/2013

    de 18h à 21h

    Séminaire “Travelling Féministe” avec Tobi Maier et Estelle Nabeyrat (avec des films d’Ilene Segalove).

    Au Forum des images, Paris